Le cas Unigro : comment communiquer une restructuration à toutes les parties prenantes ?

En raison de circonstances économiques et de motifs stratégiques, la société belge de commerce électronique Unigro a dû cesser ses activités. Le PDG Yves Moens a été confronté à la difficile responsabilité d’informer le personnel et les parties prenantes de la réorganisation. Pour l’aider dans sa communication de crise, il a fait appel à Square Circle.

 

Pourquoi Unigro a-t-il décidé de contacter Square Circle ?

« Pour diverses raisons, Unigro a dû cesser ses activités, ce qui a entraîné un licenciement collectif de tous nos employés », explique Yves Moens. « Dans un premier temps, nous avons dû communiquer cette décision à notre conseil d’entreprise, à nos employés et à toutes les autres parties prenantes : clients, administration du travail, partenaires, fournisseurs et médias. Compte tenu de notre manque d’expérience dans ce type de communication, de sa nature délicate et de l’importance du timing, nous avons décidé de faire appel à un expert extérieur. »

Comment Square Circle a apporté son soutien à la communication de crise

Feuille de route

La communication de crise consiste à communiquer un projet en répondant aux préoccupations et aux besoins du groupe cible. C’est pourquoi Square Circle a d’abord organisé un atelier pour dresser la liste des parties prenantes, décider de ce qu’il faut communiquer à chacune d’entre elles, des canaux à utiliser et de la personne responsable de la communication.

Communication de crise

Ensuite, nous avons poursuivi le développement de l’argumentaire afin qu’il puisse être présenté au conseil d’entreprise en Belgique. Après approbation par la direction du groupe et le juriste d’entreprise nous avons commencé à créer les outils de communication et les documents nécessaires que l’équipe de direction allait utiliser pour anticiper les questions des parties prenantes.

« Il était extrêmement important d’impliquer l’équipe de direction locale dans le processus », explique Katrien Decroos, experte en communication de crise chez Square Circle, « si l’équipe comprend le récit, elle peut le transmettre plus facilement et ouvertement aux employés, ce qui est une marque de confiance. Et la confiance était nécessaire, car les employés devaient continuer à travailler chez Unigro des mois après l’annonce du licenciement. »

Formation aux médias

Une fois l’histoire d’Unigro clairement définie, Square Circle a donné à l’équipe de direction une formation aux médias, leur montrant comment adapter leur message aux parties prenantes et aux canaux de communication, et les conseillant sur la manière de gérer les employés au jour le jour en période d’incertitude. Enfin, le jour de l’annonce, Katrien Decroos était présente au siège d’Unigro pour recevoir la presse et s’adresser à elle. « Nous étions reconnaissants d’avoir un partenaire dans notre bâtiment qui pouvait accueillir la presse, la guider et répondre à ses questions », déclare Yves Moens. « C’était très favorable à l’image de notre entreprise.

Unigro a-t-il considéré que la communication était réussie ?

« Nous sommes très satisfaits du résultat final », remarque Yves Moens. « Notre message était bien adapté à chaque partie prenante et, grâce à une feuille de route très détaillée, tout a été planifié à la minute près lors de l’annonce. De plus, grâce aux conseils de Square Circle, nous avons pu conserver la confiance de nos employés grâce à une communication efficace et préserver la réputation de longue date d’Otto Group, notre société mère. »

Unigro recommanderait-il le partenariat avec Square Circle ?

« Absolument », déclare Yves Moens. « Leur approche était très pragmatique et nous l’avons appréciée. Ils disposaient d’outils et de modèles qu’ils pouvaient adapter à notre projet et à notre entreprise. Ils nous ont offert un point d’ancrage pour ce processus difficile. Ajoutons à cela leur flexibilité et leur réactivité, leur volonté de répondre à toutes les questions immédiates que nous nous posions. C’est très précieux lors d’une crise de communication où le timing est primordial. Sans Square Circle, nous n’aurions pas pu communiquer de manière aussi précise et professionnelle.

Quels conseils Unigo donnerait-il à d’autres entreprises en cours de restructuration ?

« Assurez-vous d’être bien préparé », suggère Yves Moens. « Cela signifie que vous devez vous entourer des bons partenaires pour définir une stratégie de communication et une feuille de route, afin de pouvoir transmettre l’annonce du licenciement de manière adéquate aux parties prenantes concernées. Bien entendu, ce type de préparation prend du temps. Dans de nombreux cas, le siège social souhaite que la communication suive rapidement, mais vous ne pouvez communiquer ce message délicat qu’une seule fois. Heureusement, le groupe Otto nous a laissé suffisamment de temps pour nous préparer. Il ne faut donc pas se précipiter. Un message nuancé prend du temps à composer ».

 

Avez-vous besoin d’aide en matière de communication de crise?  Square Circle a plus de 25 ans d’expérience dans la préparation, le développement et l’implémentation de stratégies de communication de crise pour des restructurations, réorgansiations et fermetures.  Square Circle forme les porte-paroles en communication médias et les communicateurs internes dans la communication en temps incertains. Contactez-nous pour plus d’informations.

Gérer une restructuration : Jo De Cock, experte en RH, partage son expérience avec Square Circle  

Réussir une restructuration requiert beaucoup de connaissances et de compétences. Est-ce pour cela qu’il est-il utile de faire appel à des experts externes ? Katrien Decroos, Senior Communciation Expert Square Circle, a posé cette question à Jo De Cock, qui travaille actuellement comme Head of HR Western Europe chez H.Essers. Dans deux autres entreprises par le passé, Jo a coordonné une réorganisation avec les conseils de Square Circle.

 

Katrien : Pourquoi avez-vous jugé nécessaire de collaborer avec Square Circle ?

Jo : « Ces dernières années, j’ai vécu deux réorganisations : une fermeture avec un licenciement collectif où la loi Renault s’appliquait, et un autre cas où plusieurs personnes ont été licenciées pour des raisons économiques mais où il n’y a pas eu de licenciement collectif au sens juridique du terme. Dans les deux cas, nous avons réalisé que nous avions besoin d’une aide extérieure en termes de communication, d’identification de toutes les parties prenantes et pour définir les actions qu’il fallait entreprendre à leur égard. En tant qu’équipe, vous y travaillez en coulisses depuis un certain temps et certaines choses semblent évidentes, alors que pour les employés ou le monde extérieur, elles ne le sont peut-être pas. Vous avez alors besoin de quelqu’un qui vous tent un miroir et vous aide à prendre un peu de recul et à revoir votre histoire. C’est comme cela que je me suis tournée vers Square Circle. »

 

Quel a été le plus grand défi ?

« La principale question était la suivante : comment formuler tout cela au mieux, en tenant compte des sentiments de chaque personne concernée ? Aussi, comment approcher la presse avec une histoire qui fait sens, dans laquelle vous trouvez l’équilibre entre le côté ‘business’ et le côté humain de l’histoire ? Après tout, votre histoire doit être cohérent à tous niveaux. Car que lisent les gens dans le journal ? Un nombre X d’emplois disparait, rien de plus. Dans les médias, la partie humaine de l’histoire est souvent sous-exposée. Il est important que cette histoire soit coécrite par quelqu’un qui n’a pas tout l’historique et qui l’appréhende avec une nouvelle perspective.

Dans le dernier dossier, Square Circle a également contribué à rédiger de manière appropriée une lettre à l’attention de tous les collaborateurs : pour expliquer, d’une part, pourquoi nous prenions une telle décision en tant qu’entreprise et, d’autre part, pour déclarer que nous sommes conscients que cette situation est difficile pour les collaborateurs concernés et leurs familles.

En outre, le plan et la feuille de route que Square Circle prépare sont également incroyablement précieux, en plus de la formation compacte mais très éclairante pour les cadres. »

 

Comment ce roadmap vous a-t-elle aidés ?

« Cela permet de structurer tout le processus. L’équipe de Square Circle est composée de professionnels de la communication et, en même temps, ils connaissent bien la législation et les mesures à prendre.

L’existence d’une telle feuille de route qui indique au jour le jour, et parfois même d’heure en heure, les actions à entreprendre pour chaque partie prenante, vous donne un point d’appui lorsque vous êtes au milieu de la frénésie d’une annonce difficile et des semaines qui suivent. Square Circle a accomapgné de nombreux trajets de crise.

Il y a des actions auxquelles nous n’avions pas pensé, mais que Square Circle avait identifées grâce à sa longue expérience. La communication et le processus juridique sont très structurés à partir de la feuille de route… »

 

Pouvez-vous nous dire à quel point une réorganisation peut être stressante ?

« Une intention de fermeture et de licenciement collectif n’est jamais annoncée à la légère. La période qui la précède est donc assez intense. Le jour de l’annonce elle-même est certainement source de stress : pour la première fois, vous confrontez les collaborateurs à une intention qui aura des conséquences potentiellement désastreuses pour eux si elle se confirme. La prise de conscience du fait que beaucoup de collaborateurs risquent de perdre leur emploi survient alors brutalement. Vous devez tout faire en respectant les gens, même dans ces circonstances difficiles. Square Circle nous a également aidés dans ce domaine en veillant à ce que l’ensemble du processus se déroule avec l’empathie nécessaire. Il faut être capable de se concentrer sur les gens, ce qui n’est pas toujours évident quand on est au milieu d’un processus qui comporte aussi des règles juridiques très strictes. »

 

Le rôle de la presse peut être problématique dans les réorganisations. Comment ça s’est passé pour vous ?

« Les RH et quelques membres de la direction ont été formés par Square Circle pour appréhender la presse de la meilleure manière. Cela vous aide à rester dans votre propre histoire et à ne pas vous laisser entraîner par leurs questions. Je recommanderais cette formation à tout le monde. Vous êtes alors bien mieux préparés à faire valoir votre point de vue dans le très court laps de temps qu’un journaliste vous accorde et à montrer le côté humain de votre histoire. »

 

Comment le département RH a-t-il vécu la collaboration avec Square Circle ?

« En tant que département RH, lorsqu’il y a un licenciement collectif, vous vous concentrez sur les syndicats, la procédure d’information et de consultation et ensuite sur la négociation d’un plan social. Bien entendu, l’annonce d’une intention de procéder à un licenciement collectif concerne tous les collaborateurs d’une entreprise. Les cadres sont souvent aussi surpris que les employés. Leurs collègues se tournent alors vers eux et cherchent à être rassurés et à obtenir des éclaircissements. La formation de Square Circle « Communiquer en des temps incertains » leur a fourni un très bon cadre pour le faire. Cela leur a permis de comprendre comment les gens réagissent à de telles nouvelles et comment y faire face en tant que manager. J’ai eu des retours très positifs sur cette formation. Il est précieux que les responsables sur le terrain aient également quelqu’un en dehors des RH pour les prendre par la main pendant un moment et leur dire : « Regardez, voici comment vous pouvez rendre les choses un peu plus faciles pour vos collaborateurs. »

 

Vous souhaitez en savoir plus? Inscrivez-vous ici à notre webinaire du 7 mars 2023 : “De do’s en don’ts voor een geslaagde communicatie”.  Vous pouvez également vous abonnez à notre Newsletter.  Dans les deux cas, vous recevrez bientôt le Square Circle E-Book « Les 7 règles d’or d’une restructuration réussie »

 

 

 

 

Entretien avec Rudy Coenen, Partner chez Square Circle : « Combiner les expertises RH et en communication ».

Fin 2022, Rudy Coenen rejoignait Square Circle en tant que nouveau Partner. Son expertise en matière de communication complète parfaitement celles de notre équipe.

Nous avons discuté avec Rudy de son parcours professionnel, de sa vision de la communication d’entreprise et du futur de Square Circle.

Vous avez plus de 20 ans d’expérience en communication. Comment s’est développé votre intérêt pour ce domaine ?

Rudy : « J’ai étudié la communication à l’université car mon intérêt pour cette matière est né très tôt. Mon premier emploi en communication était un job de Copywriter, et j’ai rapidement voulu évoluer. J’aime apprendre et je suis toujours à la recherche de la prochaine opportunité de croissance. C’est pour cette raison que j’ai changé plusieurs fois de fonction, dans toutes sortes de secteurs : de Copywriter à coordinateur de la communication interne, jusqu’à responsable de la communication. Chaque rôle m’a permis de tirer des leçons importantes. Et aujourd’hui, j’ai trouvé mon prochain défi ici, chez Square Circle. »

Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre Square Circle ?

Rudy : « Je crois très profondément en la combinaison des RH et de la communication, car, in fine, en entreprise tout tourne autour de l’humain. Trop souvent, les deux domaines sont traités comme des expertises complètements distinctes. Ce qui entraîne généralement trop peu d’interactions au sein d’une entreprise entre le consultant ou le responsable des RH et de la communication. Je veux approfondir ces interactions, cette complémentarité. Par ailleurs, je me réjouis de faire partie de l’aventure Square Circle. D’une part, je sais que je peux encore grandir ici, et d’autre part, je peux mettre à profit mes connaissances et mon expérience. Je crois également énormément à la force du travail en équipe. Je suis moi-même un team player« .

Quels enseignements sur la communication tirez-vous de votre parcours professionnelle ?

Rudy : « J’apporte une perspective différente à nos missions car, il n’y a pas si longtemps, j’étais moi-même encore employé en entreprise. Par ailleurs, j’ai déjà une expérience du changement puisque j’ai vécu plusieurs restructurations, en tant que collaborateur mais aussi en tant qu’expert en communication. Je peux parler le même langage que nos clients. C’est une énorme valeur ajoutée ».

Vous pensez que Rudy et Square Circle peuvent développer une stratégie de communication et de RH pertinente pour votre entreprise ? Contactez-nous pour une mini consultation sans obligation !

Barry Callebaut et Ferrero à nouveau en production. Que nous apprend la crise du chocolat ?

Une crise est toujours le test ultime pour exposer la véritable âme d’une entreprise. 

Les contaminations à la salmonelle sont fréquentes en Belgique, mais la plupart ne font jamais la une des journaux. Très occasionnellement, un message apparaît dans le journal pour annoncer un rappel. Ce n’est pas le cas de Ferrero.

Le cœur de la communication de crise : LES VALEURS ! 

L’élément clé de toute communication de crise est de montrer l’attitude de l’entreprise vis-à-vis d’une valeur de la société qui est compromise par la crise. Dans le cas présent, il s’agit de la santé des consommateurs et plus particulièrement des enfants victimes de la contamination à la salmonelle.

Dans notre ‘master class’ de gestion de crise et notre formation aux médias, nous apprenons à nos clients à axer leur communication sur ces valeurs dès la première minute.

La sécurité et la santé sont des valeurs générales qui s’appliquent à toutes les activités humaines. La protection des familles, pierre angulaire de la société, figure également en tête de liste, de même que l’éthique et la protection de l’environnement, avec une attention particulière pour le climat. Ces valeurs sont pour ainsi dire universelles.

D’autres valeurs sont le droit des consommateurs à être correctement informés sur les produits et services qu’ils achètent. La protection des faibles et le droit au travail font également partie de la série. C’est très actuel, par exemple, dans le cadre du thème de l’immigration.

La qualité de vie est une valeur qui a fortement pris de l’ampleur ces dernières années, y compris la recherche d’un équilibre entre vie privée et vie professionnelle. La culture est également une valeur, et plus particulièrement la culture locale. Il s’agit des normes et coutumes locales qui déterminent la manière dont les communautés interagissent.

La loi de Murphy 

Quelques semaines après Ferrero, la salmonelle a également frappé le fabricant de chocolat Barry Callebaut. L’entreprise a réagi de manière décisive, ne laissant aucun doute sur son approche de la protection des consommateurs grâce à une communication claire.

Une entreprise peut sortir positive d’une crise si elle se soucie de ces valeurs sociales et agit en conséquence. Dans le cas de Ferrero, nous n’avons entendu que le bruit assourdissant du silence. Une parfaite tempête qui aurait pu être évitée.

L’apport d’une communication professionnelle dans la gestion d’une restructuration

2020-07-16 · 19 min read L’effet positif d’une communication professionnelle dans tout processus de restructuration, et à fortiori lorsqu’il s’agit d’un licenciement collectif, est aujourd’hui largement reconnue, chiffres et résultats à l’appui. Elle se situe à plusieurs niveaux :

2.Maîtriser le projet dès les premières minutes et garder cette maîtrise durant tout le processus.

2.Maîtriser le projet dès les premières minutes et garder cette maîtrise durant tout le processus. Un dicton dit : ‘si tu veux la paix, prépare la guerre’. La préparation d’une restructuration se fera de manière à éviter toute improvisation en englobant tous les publics-cibles dont dépend l’entreprise. Une stratégie de communication spécifique sera préparée pour accompagner l’annonce en interne, gérer les médias et maîtriser la communication externe.

Les scénarios de crise seront étudiés à l’avance et feront l’objet du plan de crise. Une formation sera prévue pour gérer les médias et gérer l’incertitude. Tout cela sera englobé dans un outil d’organisation et de planification précis. Ici aussi, le professionnalisme en communication donnera à l’entreprise les atouts décisifs pour mener à bien son projet.

2. Assurer la crédibilité de la direction et la réputation de l’entreprise dans un contexte difficile auprès des médias, maintenir la confiance des clients, des banques, des fournisseurs stratégiques, des autorités…

Lors d’une restructuration, les médias sont essentiellement focalisés sur l’attitude qu’adopte l’entreprise face à son personnel, plutôt que sur le fond de la problématique. Un journaliste sait que l’annonce d’une ‘intention’ signifie que l’entreprise est déterminée et que rien ne l’empêchera de réaliser son projet. Par contre, l’attitude de l’entreprise face aux problèmes sociaux fera l’objet de toutes les attentions. Un training média spécifique permettra de formuler les messages rencontrant les valeurs de la presse et respectant les objectifs de l’entreprise. Cela vaut également pour les clients, les banques, les fournisseurs importants, les autorités: une approche proactive et personnalisée fera toute la différence en matière de confiance et de réputation.


3.En cas de licenciement collectif, éviter tout recours des syndicats ou de membres du personnel auprès des tribunaux pour non-respect de la loi ‘Renault’, avec sanctions pénales et civiles à l’appui.

Chaque mot a son importance lors d’une intention de fermer ou de restructurer une entreprise car il peut se retourner…contre l’entreprise. Une approche professionnelle de la communication s’assurera que la communication aussi bien interne qu’externe respecte scrupuleusement la loi Renault, non seulement dans les documents mais également dans la communication orale du management. Cela nécessite de la part des responsables en communication une bonne connaissance des implications de la loi Renault et une large expérience pour ‘coacher’ la direction et le management. L’apport du professionnalisme en communication est d’éviter que des recours soient introduits basés sur des manquements ou des erreurs de communication et ce, à tous les niveaux.

4.Eviter la désinformation conduisant à des conflits

En communication, une règle de base du succès est la ‘proactivité’. Etre le premier à communiquer donne un avantage décisif face à la communication des syndicats. Mais cela ne suffit pas : le contenu d’une annonce de restructuration doit respecter certains principes communicationnels pour être convaincante dans toute l’entreprise. Traduire un ‘business case’ en communication claire et compréhensible par chacun, est un métier en soi.

Il est prouvé qu’une communication claire et proactive évite d’offrir aux syndicats l’occasion de semer le doute et permet d’éviter des actions sociales de type ‘émotionnelles’.

5. 5.Assurer la crédibilité du projet et de son impact positif pour l’avenir afin de ne pas perdre des collaborateurs clés pour l’entreprise et d’assurer la dynamique de relance.

Dans toute restructuration deux types de messages doivent être développés : messages pour ceux qui risquent de quitter l’entreprise, mais aussi et surtout pour ceux qui resteront et devront assurer la réussite ultérieure de la relance ou des projets de changement.

Cet exercice est délicat. Le bon équilibre dépend de nombreux facteurs qu’il est important de maîtriser pour éviter la perte de collaborateurs clés et préparer la dynamique de la relance.

6. Eviter ou limiter les conflits sociaux, gérer les crises en gardant l’entreprise la plus opérationnelle possible.

La prévention et la gestion de crises ‘sociales’ est un métier à part dans le domaine de la communication. Garder l’entreprise opérationnelle alors que l’environnement est particulièrement explosif ou émotionnel ne s’improvise pas. Dans ces deux cas, une expertise en gestion des comportements humains et du changement est impérative ainsi qu’une solide expérience en gestion de crises sociales, expérience qui sera transmise au management (training et coaching) pour l’aider à maîtriser les situations difficiles de son personnel, au quotidien.

7. 7.Gérer les situations lors d’un blocage dans les négociations, sortir d’une impasse.

Plusieurs situations ont pu être débloquées par un effort de communication et de conviction intense auprès du personnel, parfois avec le support des médias. Exemples : représentants du personnel qui refusent de participer à la réunion d’annonce du CE, référendum sur l’acceptation d’un plan social, etc. Les outils ne manquent pas, mais ce qui compte avant tout c’est de développer une stratégie ‘gagnante, basée sur une large expérience de terrain.

8. 8.Former et soutenir l’encadrement dans ses efforts de communication pour faire évoluer les opinions, accepter la clôture de la phase d’information et de consultation et assurer la continuité des activités.

Le middle management est un relais essentiel de communication avec la base. On insiste aujourd’hui sur le fait que 80% de la communication d’une entreprise doit transiter par l’encadrement, 20% peut être gérée centralement. Cela vaut a fortiori pour le middle management qui se retrouve souvent très seul face à un projet de restructuration et aux réactions et interrogations du personnel. On constate qu’une formation appropriée en communication du changement et un support régulier sous forme d’argumentaires ou de questions/réponses mobilisent réellement l’encadrement . L’influence sur l’évolution positive des opinions de la base et sur la continuité des activités est reconnue.

9. 9.Maintenir une dynamique de communication pour assurer la relance

Beaucoup d’énergie et de moyens sont investis dans la communication de l’annonce et la gestion des différentes étapes de la restructuration. Il est vital de maintenir ensuite la dynamique de communication ainsi créée pour relancer l’entreprise : garder ouverts les canaux de communication parfois durement acquis permet de remobiliser le personnel après la restructuration et de et réaliser dans les meilleures conditions possible le projet d’entreprise. .

To People or not to People

En jetant un regard rétrospectif sur deux décennies de ressources humaines et de vie des entreprises belges, au niveau mondial et local, je me rends compte qu’il existe un besoin impérieux de trouver un nouveau verbe pour décrire la manière la plus efficace d’interagir les uns avec les autres, de faire équipe, d’avancer ensemble, de négocier avec les autres et d’obtenir un résultat constructif. Ce verbe pourrait apporter beaucoup pour nous aider à comprendre ce qui ne va pas au cas où notre discussion, notre effort collectif, notre négociation, l’énergie dépensée pour essayer d’arriver quelque part ne nous mènerait pas au résultat souhaité. Il permettrait également de développer des individus, des équipes et des organisations plus performants.

Étant extrêmement motivé par l’obtention de résultats réalisés par et pour les collaborateurs, il était temps d’inventer un verbe approprié pour illustrer ce qu’on attends de nous. Ce verbe sonne bien en anglais : ‘to people’. On pourrait le traduire par ‘se préoccuper des gens’. Désormais, si vous ressentez que « cela ne marche pas », que « nous n’allons pas dans la bonne direction », demandez-vous, demandez à votre équipe : « Est-ce que je suis, est-ce que nous sommes capables de bien nous préoccuper des gens» ?

Aptitude, compétence, talent naturel, capacité d’organisation.

Se préoccuper des gens c’est l’art d’avancer ensemble sans nécessairement être d’accord sur tout. Il s’agit en l’occurrence de créer un objectif commun et d’avoir le courage de reconnaître que nous sommes interdépendants. Et de continuer à aller de l’avant en évitant l’immobilisme ou le retour en arrière. Il s’agit aussi de comprendre le cadre de référence de la personne qui est assis de l’autre côté et de ne pas avoir peur d’avancer dans ce cadre.

Le monde d’aujourd’hui est plus diviseur qu’unificateur.

Dans notre monde actuel il y a un besoin énorme de se ‘préoccuper des gens’. Je pourrais donner de multiples exemples à l’échelle mondiale, régionale et locale, au niveau des organisations, des départements et des équipes, où les personnes concernées ne sont pas en mesure d’avancer, de faire bouger les choses ou de progresser. Comme mon expertise se situe essentiellement dans un cadre ‘business’, je me concentrerai sur des exemples provenant d’entreprises, bien que ce phénomène soit visible dans toutes les strates de la société civile.

Stratégie et mise en œuvre

L’exemple classique que j’ai souvent rencontré au cours de ma carrière dans les ressources humaines est celui du RH professionnel brillant qui élabore de grands plans stratégiques soutenus par des présentations PowerPoint impressionnantes qui en réalité ne sont jamais utilisées par les personnes responsables de l’opérationnel. Cela n’est pas exclusif aux ressources humaines, et on retrouve souvent le même phénomène dans d’autres fonctions telles que la communication et le marketing. Sans parler de l’ingénierie, qui développe de grands produits que les vendeurs ne veulent ou ne peuvent pas vendre ou que la production n’est pas capable de produire au bon coût.

Parfois, un individu, une équipe ou même une fonction entière d’une organisation oublient dans la pratique leur raison d’être. Au lieu de répondre à un besoin spécifique de l’entreprise par une approche concrète, on voit se développer des rhétoriques intellectuelles ou des plans vertigineux, des pensées, des idées et des actions qui ne sont jamais appliquées parce qu’elles ne correspondent pas à la ‘préoccupation des gens’ dans l’entreprise.

Direction et partenaires sociaux

Un autre exemple fréquemment observé est la manière improductive dont la direction et les partenaires sociaux interagissent entre eux. Les chefs d’entreprise et les représentants des syndicats ou des conseils d’entreprise partent de la position selon laquelle l’autre se trompe ou n’est pas ne comprend pas. Il est clair qu’un tel état d’esprit n’est jamais un bon point de départ et va générer un gaspillage d’énergie, de ressources et entraîner beaucoup de frustrations des deux côtés.

Si les parties à la table des négociations ne se préoccupent que de leur propre agenda rien ne bougera et les tranchées qui se creusent seront profondes. Pour en sortir, on fait alors appel à des solutions à court terme pour débloquer la crise immédiate, mais les problèmes sou jacents continueront d’’exister à long terme

Ces deux exemples illustrent le fait qu’il que des rhétoriques intellectuelles sont coûteuses, dysfonctionnelles et épuisent les ressources des entreprises. Et cela parce qu’on ne se préoccupe pas suffisamment des gens et qu’on a oublié à quel point il est important d’avancer ensemble en respectant les opinions et les styles en présence.

L’art d’avancer ensemble sans nécessairement se mettre d’accord sur tout 

Les critères de réussite pour rencontrer les préoccupation des gens peuvent être décrits comme suit:

1) Avoir une forte envie de faire bouger les choses.

2) Avoir le courage de mettre les arguments sur la table en évitant tout a priori.

3) Éviter d’être dogmatique et exclusif.

4) S’efforcer de comprendre le cadre de référence de l’autre partie.

5) Se concentrer sur l’opportunité et non sur ce qui peut mal tourner ou ce qui est dangereux.    

6) Avoir la ferme conviction que l’information n’est pas le pouvoir. C’est ce que vous faites avec l’information qui est essentiel   

7) Ne pas penser que vous devez être d’accord sur tout ce qui est dit, mais être prêt à essayer de voir plus loin, à expérimenter en oubliant votre anxiété pendant un moment et à vous engager.

Gérer les egos.

Si vous voulez que les gens sentent qu’on se préoccupe d’eux, il vous faudra comprendre le rôle de l’ego dans toute discussion. Il n’y a rien de mal à avoir un ego fort tant que vous pouvez le gérer et tant qu’il ne vous fait pas vous enfuir. J’ai vu trop de personnes dans ma carrière, et souvent à des niveaux de responsabilité élevés, oublier la raison fondamentales pour laquelle elles sont à leur poste. Ces personnes oublient que l’entreprise et le client sont au centre de leur univers, pas elles, et fonctionnent souvent dans le vide. Les dirigeants ou les personnes qui réussissent à gérer leur ego comprennent bien ce dont les autres ont réellement besoin. Les autres finissent par devoir gérer les conséquences de décisions inefficaces au lieu de façonner l’avenir.

Garder le contact avec toutes les parties prenantes, y compris vos partenaires sociaux 

En ces temps de turbulences, de nombreuses entreprises font face à des défis économiques importants et doivent s’adapter à une nouvelle réalité. Pour bien vous préoccuper des gens lors d’une négociation tenez compte des points suivants :

  • Créer un environnement dans lequel les deux parties s’engagent à bien traiter les gens
  • Déterminer ce qui est dans l’intérêt de toutes les parties prenantes
  • Éviter d’injecter des produits non négociables
  • Ne pas se cacher derrière les lois ou les médiateurs
  • Ne pas hésiter à partager des informations
  • Déterminer de quoi vous êtes interdépendants et quel est votre objectif commun

Attention aussi au partage d’informations financières. Lorsqu’une partie entame des négociations, elle surprend souvent l’autre partie avec des données financières qui ne sont pas acceptées par celle-ci. Il vaut mieux échanger les chiffres avant la négociation afin qu’ils soient bien compris. Ainsi, lorsque la négociation commence, chacun connait le point de vue de l’autre et peut commencer à chercher un terrain d’entente pour trouver des solutions sans passer des heures à contester les données.

Bien se préoccuper des gens 

C’est un processus qui va dans les deux sens. Si votre préoccupation est réelle vous trouverez les moyens pour réussir. Si elle ne l’est pas, vous créerez des pertes d’énergie qui plomberont vos projets, les feront capoter ou pire, qui vous feront faire marche arrière, que cela vous plaise ou non.

Se préoccuper des gens est un art, une compétence, une capacité de base que certains semblent avoir oublié de pratiquer alors que cela ne coûte rien, donne rapidement d’excellents résultats, crée de la valeur pour votre entreprise et les membres de votre équipe. Si vous l’avez bien compris, même le ciel ne sera plus une limite pour vous !