Le cas Unigro : comment communiquer une restructuration à toutes les parties prenantes ?

En raison de circonstances économiques et de motifs stratégiques, la société belge de commerce électronique Unigro a dû cesser ses activités. Le PDG Yves Moens a été confronté à la difficile responsabilité d’informer le personnel et les parties prenantes de la réorganisation. Pour l’aider dans sa communication de crise, il a fait appel à Square Circle.

 

Pourquoi Unigro a-t-il décidé de contacter Square Circle ?

« Pour diverses raisons, Unigro a dû cesser ses activités, ce qui a entraîné un licenciement collectif de tous nos employés », explique Yves Moens. « Dans un premier temps, nous avons dû communiquer cette décision à notre conseil d’entreprise, à nos employés et à toutes les autres parties prenantes : clients, administration du travail, partenaires, fournisseurs et médias. Compte tenu de notre manque d’expérience dans ce type de communication, de sa nature délicate et de l’importance du timing, nous avons décidé de faire appel à un expert extérieur. »

Comment Square Circle a apporté son soutien à la communication de crise

Feuille de route

La communication de crise consiste à communiquer un projet en répondant aux préoccupations et aux besoins du groupe cible. C’est pourquoi Square Circle a d’abord organisé un atelier pour dresser la liste des parties prenantes, décider de ce qu’il faut communiquer à chacune d’entre elles, des canaux à utiliser et de la personne responsable de la communication.

Communication de crise

Ensuite, nous avons poursuivi le développement de l’argumentaire afin qu’il puisse être présenté au conseil d’entreprise en Belgique. Après approbation par la direction du groupe et le juriste d’entreprise nous avons commencé à créer les outils de communication et les documents nécessaires que l’équipe de direction allait utiliser pour anticiper les questions des parties prenantes.

« Il était extrêmement important d’impliquer l’équipe de direction locale dans le processus », explique Katrien Decroos, experte en communication de crise chez Square Circle, « si l’équipe comprend le récit, elle peut le transmettre plus facilement et ouvertement aux employés, ce qui est une marque de confiance. Et la confiance était nécessaire, car les employés devaient continuer à travailler chez Unigro des mois après l’annonce du licenciement. »

Formation aux médias

Une fois l’histoire d’Unigro clairement définie, Square Circle a donné à l’équipe de direction une formation aux médias, leur montrant comment adapter leur message aux parties prenantes et aux canaux de communication, et les conseillant sur la manière de gérer les employés au jour le jour en période d’incertitude. Enfin, le jour de l’annonce, Katrien Decroos était présente au siège d’Unigro pour recevoir la presse et s’adresser à elle. « Nous étions reconnaissants d’avoir un partenaire dans notre bâtiment qui pouvait accueillir la presse, la guider et répondre à ses questions », déclare Yves Moens. « C’était très favorable à l’image de notre entreprise.

Unigro a-t-il considéré que la communication était réussie ?

« Nous sommes très satisfaits du résultat final », remarque Yves Moens. « Notre message était bien adapté à chaque partie prenante et, grâce à une feuille de route très détaillée, tout a été planifié à la minute près lors de l’annonce. De plus, grâce aux conseils de Square Circle, nous avons pu conserver la confiance de nos employés grâce à une communication efficace et préserver la réputation de longue date d’Otto Group, notre société mère. »

Unigro recommanderait-il le partenariat avec Square Circle ?

« Absolument », déclare Yves Moens. « Leur approche était très pragmatique et nous l’avons appréciée. Ils disposaient d’outils et de modèles qu’ils pouvaient adapter à notre projet et à notre entreprise. Ils nous ont offert un point d’ancrage pour ce processus difficile. Ajoutons à cela leur flexibilité et leur réactivité, leur volonté de répondre à toutes les questions immédiates que nous nous posions. C’est très précieux lors d’une crise de communication où le timing est primordial. Sans Square Circle, nous n’aurions pas pu communiquer de manière aussi précise et professionnelle.

Quels conseils Unigo donnerait-il à d’autres entreprises en cours de restructuration ?

« Assurez-vous d’être bien préparé », suggère Yves Moens. « Cela signifie que vous devez vous entourer des bons partenaires pour définir une stratégie de communication et une feuille de route, afin de pouvoir transmettre l’annonce du licenciement de manière adéquate aux parties prenantes concernées. Bien entendu, ce type de préparation prend du temps. Dans de nombreux cas, le siège social souhaite que la communication suive rapidement, mais vous ne pouvez communiquer ce message délicat qu’une seule fois. Heureusement, le groupe Otto nous a laissé suffisamment de temps pour nous préparer. Il ne faut donc pas se précipiter. Un message nuancé prend du temps à composer ».

 

Avez-vous besoin d’aide en matière de communication de crise?  Square Circle a plus de 25 ans d’expérience dans la préparation, le développement et l’implémentation de stratégies de communication de crise pour des restructurations, réorgansiations et fermetures.  Square Circle forme les porte-paroles en communication médias et les communicateurs internes dans la communication en temps incertains. Contactez-nous pour plus d’informations.

Gérer une restructuration : Jo De Cock, experte en RH, partage son expérience avec Square Circle  

Réussir une restructuration requiert beaucoup de connaissances et de compétences. Est-ce pour cela qu’il est-il utile de faire appel à des experts externes ? Katrien Decroos, Senior Communciation Expert Square Circle, a posé cette question à Jo De Cock, qui travaille actuellement comme Head of HR Western Europe chez H.Essers. Dans deux autres entreprises par le passé, Jo a coordonné une réorganisation avec les conseils de Square Circle.

 

Katrien : Pourquoi avez-vous jugé nécessaire de collaborer avec Square Circle ?

Jo : « Ces dernières années, j’ai vécu deux réorganisations : une fermeture avec un licenciement collectif où la loi Renault s’appliquait, et un autre cas où plusieurs personnes ont été licenciées pour des raisons économiques mais où il n’y a pas eu de licenciement collectif au sens juridique du terme. Dans les deux cas, nous avons réalisé que nous avions besoin d’une aide extérieure en termes de communication, d’identification de toutes les parties prenantes et pour définir les actions qu’il fallait entreprendre à leur égard. En tant qu’équipe, vous y travaillez en coulisses depuis un certain temps et certaines choses semblent évidentes, alors que pour les employés ou le monde extérieur, elles ne le sont peut-être pas. Vous avez alors besoin de quelqu’un qui vous tent un miroir et vous aide à prendre un peu de recul et à revoir votre histoire. C’est comme cela que je me suis tournée vers Square Circle. »

 

Quel a été le plus grand défi ?

« La principale question était la suivante : comment formuler tout cela au mieux, en tenant compte des sentiments de chaque personne concernée ? Aussi, comment approcher la presse avec une histoire qui fait sens, dans laquelle vous trouvez l’équilibre entre le côté ‘business’ et le côté humain de l’histoire ? Après tout, votre histoire doit être cohérent à tous niveaux. Car que lisent les gens dans le journal ? Un nombre X d’emplois disparait, rien de plus. Dans les médias, la partie humaine de l’histoire est souvent sous-exposée. Il est important que cette histoire soit coécrite par quelqu’un qui n’a pas tout l’historique et qui l’appréhende avec une nouvelle perspective.

Dans le dernier dossier, Square Circle a également contribué à rédiger de manière appropriée une lettre à l’attention de tous les collaborateurs : pour expliquer, d’une part, pourquoi nous prenions une telle décision en tant qu’entreprise et, d’autre part, pour déclarer que nous sommes conscients que cette situation est difficile pour les collaborateurs concernés et leurs familles.

En outre, le plan et la feuille de route que Square Circle prépare sont également incroyablement précieux, en plus de la formation compacte mais très éclairante pour les cadres. »

 

Comment ce roadmap vous a-t-elle aidés ?

« Cela permet de structurer tout le processus. L’équipe de Square Circle est composée de professionnels de la communication et, en même temps, ils connaissent bien la législation et les mesures à prendre.

L’existence d’une telle feuille de route qui indique au jour le jour, et parfois même d’heure en heure, les actions à entreprendre pour chaque partie prenante, vous donne un point d’appui lorsque vous êtes au milieu de la frénésie d’une annonce difficile et des semaines qui suivent. Square Circle a accomapgné de nombreux trajets de crise.

Il y a des actions auxquelles nous n’avions pas pensé, mais que Square Circle avait identifées grâce à sa longue expérience. La communication et le processus juridique sont très structurés à partir de la feuille de route… »

 

Pouvez-vous nous dire à quel point une réorganisation peut être stressante ?

« Une intention de fermeture et de licenciement collectif n’est jamais annoncée à la légère. La période qui la précède est donc assez intense. Le jour de l’annonce elle-même est certainement source de stress : pour la première fois, vous confrontez les collaborateurs à une intention qui aura des conséquences potentiellement désastreuses pour eux si elle se confirme. La prise de conscience du fait que beaucoup de collaborateurs risquent de perdre leur emploi survient alors brutalement. Vous devez tout faire en respectant les gens, même dans ces circonstances difficiles. Square Circle nous a également aidés dans ce domaine en veillant à ce que l’ensemble du processus se déroule avec l’empathie nécessaire. Il faut être capable de se concentrer sur les gens, ce qui n’est pas toujours évident quand on est au milieu d’un processus qui comporte aussi des règles juridiques très strictes. »

 

Le rôle de la presse peut être problématique dans les réorganisations. Comment ça s’est passé pour vous ?

« Les RH et quelques membres de la direction ont été formés par Square Circle pour appréhender la presse de la meilleure manière. Cela vous aide à rester dans votre propre histoire et à ne pas vous laisser entraîner par leurs questions. Je recommanderais cette formation à tout le monde. Vous êtes alors bien mieux préparés à faire valoir votre point de vue dans le très court laps de temps qu’un journaliste vous accorde et à montrer le côté humain de votre histoire. »

 

Comment le département RH a-t-il vécu la collaboration avec Square Circle ?

« En tant que département RH, lorsqu’il y a un licenciement collectif, vous vous concentrez sur les syndicats, la procédure d’information et de consultation et ensuite sur la négociation d’un plan social. Bien entendu, l’annonce d’une intention de procéder à un licenciement collectif concerne tous les collaborateurs d’une entreprise. Les cadres sont souvent aussi surpris que les employés. Leurs collègues se tournent alors vers eux et cherchent à être rassurés et à obtenir des éclaircissements. La formation de Square Circle « Communiquer en des temps incertains » leur a fourni un très bon cadre pour le faire. Cela leur a permis de comprendre comment les gens réagissent à de telles nouvelles et comment y faire face en tant que manager. J’ai eu des retours très positifs sur cette formation. Il est précieux que les responsables sur le terrain aient également quelqu’un en dehors des RH pour les prendre par la main pendant un moment et leur dire : « Regardez, voici comment vous pouvez rendre les choses un peu plus faciles pour vos collaborateurs. »

 

Vous souhaitez en savoir plus? Inscrivez-vous ici à notre webinaire du 7 mars 2023 : “De do’s en don’ts voor een geslaagde communicatie”.  Vous pouvez également vous abonnez à notre Newsletter.  Dans les deux cas, vous recevrez bientôt le Square Circle E-Book « Les 7 règles d’or d’une restructuration réussie »

 

 

 

 

Négotiations Sociales

Mal nécessaire douloureux ou consolidation de votre avenir?

La grave crise sanitaire que nous traversons aujourd’hui a son lot de conséquences économiques, avec de nombreuses négociations entre partenaires sociaux à la clé. Direction et représentants des travailleurs essaient toujours dans ce cas d’en retirer le maximum pour leurs « clients », en l’occurrence les actionnaires et les travailleurs.

Délicat depuis des décennies, ce processus est considéré comme douloureux par les deux camps, un « mal nécessaire ». Contrairement à ceux qui s’accrochent obstinément à l’ancienne rhétorique du « eux contre nous », les entreprises et représentants des travailleurs faisant preuve de davantage d’intelligence peuvent toutefois en retirer bien plus. En 20 années passées à négocier, j’ai vu des organisations qui en sortaient plus fortes et d’autres qui ne faisaient que résoudre un problème immédiat et finissaient tôt ou tard par se retrouver au point de départ.

Oublier les voies de conflit traditionnelles
Il existe un meilleur moyen d’aborder les négociations pour ainsi laisser des décennies de relations conflictuelles derrière nous. De plus en plus de participants à ces négociations ont ainsi suffisamment de courage pour dire non aux anciennes voies de conflit qui consistent à faire pression, se fâcher et finalement aboutir à un accord parce qu’il n’y a pas d’autre choix. C’est ce que j’appelle un scénario lose-lose. Dans pareil cas de figure, les représentants des travailleurs estiment ne jamais être impliqués correctement tandis que la direction voit le processus comme quelque chose de pénible et de difficile qui ne fait que retarder des changements qu’elle considère pourtant comme indispensables.

Beaucoup de changements organisationnels et de restructurations étant aujourd’hui sur la table, il n’est certainement pas inutile de s’attarder sur ces négociations. Pour espérer les mener à bien, les sociétés comme les représentants des travailleurs doivent être capables de prendre de la hauteur. Ils ne peuvent pas simplement se concentrer sur le problème évoqué et doivent essayer de comprendre pourquoi ils sont là où ils sont et ce qu’il convient de faire pour construire un avenir à long terme pour leurs clients, actionnaires et travailleurs. Ils doivent savoir comment conclure un nouveau contrat social après les négociations et regarder le travail qu’il reste à accomplir comme un investissement dans l’avenir, même en cas de licenciements ou de grosse restructuration. Ils doivent être conscients qu’il ne s’agit pas uniquement d’un processus administratif mais bien de jeter les bases de leur avenir.

Pas nécessairement besoin d’être d’accord sur tout
Des négociations efficaces supposent des parties qui s’impliquent mutuellement, qui récoltent les points de vue de toutes les personnes présentes autour de la table, qui ont conscience que les parties impliquées ne doivent pas nécessairement être d’accord sur tout et qui doivent juste veiller à avancer ensemble pour le bien de toutes les parties impliquées. Les clés du succès passent par la mise de côté des ego et la concentration sur l’essentiel. Les parties doivent s’informer correctement et faire part ouvertement de leurs problèmes. Elles doivent aussi éviter de mettre l’autre camp dos au mur et de sortir des lapins de leur chapeau.

Toute surprise dans le cadre de telles négociations est vivement déconseillée. Les parties doivent garder leur sang-froid et comprendre que sortir ensemble de ce processus, et non laisser l’autre partie derrière, est la seule voie vers le long terme. Si une partie a tout et l’autre rien, il ne faudra pas longtemps avant de devoir se rasseoir à la table des négociations.

Les représentants des travailleurs sont généralement de grands adeptes du statu quo, ce qui n’est de toute évidence pas très réaliste par rapport aux dommages économiques que subissent aujourd’hui bon nombre d’organisations. De leur côté, les dirigeants viennent souvent avec des plans sur lesquels ils ont travaillé pendant des mois et n’ont pas conscience qu’il est impossible pour les représentants des travailleurs de tout comprendre et d’être d’accord avec eux lors de certaines réunions.

Il faut toujours être deux pour danser le tango.
Essayer de comprendre la position et le cadre de référence des uns et des autres est essentiel. Il n’y a pas de place à la table des négociations pour des personnes dogmatiques, incapables d’écouter et de prendre du recul par rapport à la situation.

Il faut toujours être deux pour danser le tango. Le profil du parfait négociateur social est celui d’un être humain capable d’écouter, de partager, de respecter les différences d’opinion et de chercher une solution dans laquelle toutes les parties peuvent se retrouver. Il doit aussi s’agir d’une personne dotée d’un certain sens de l’urgence dans la mesure où les sujets sur la table nécessitent le plus souvent des mesures rapides. Cette description est du reste valable pour les représentants des travailleurs comme pour la direction autour de la table.

Au moment de préparer de telles négociations, pensez à ce que vous feriez si vous étiez à la place de l’autre partie. Cela vous aidera à être bien préparé. Et même si la situation s’envenime, gardez toujours votre calme, restez concentré et ne fermez jamais la porte. Cela vous aidera à prendre des décisions et à trouver des accords plus rapidement. Il ne peut en aucun cas être question de faire pression au maximum sur l’autre partie en impliquant par exemple la presse, ou de suspendre les services aux clients de la société comme le font souvent les syndicats.Il ne peut pas non plus être question de forcer des actions prédéfinies et d’expliquer qu’il n’y a pas d’autre solution.